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Cerveau Gauche

25 novembre 2008

Ma déclaration d'Amour à Anna Karina

PAR77056
.

Chérie, chérie ?

 

 Je suis dans le salon. Je lis.

 

Tu ne te prépares pas ?

 

 Me préparer ? Pour quoi faire ?

 

Et bien ce soir… nous sortons ! Nous allons au théâtre !

 

 Et alors ? 

 

C'est que...

 

               Je suis prête.

 

Mais, tu ne te fais pas belle ?

 

 Ne le suis-je ?

 

Oh si bien sûr! Mais tes robes, ton maquilla…

 

 Non. Le maquillage, c’est de la blague.

 

De la blague ?

 Oui. C’est comme partir. Partir aussi, c’est de la blague. On peint son décor, ça s’effrite. Mais ta vie ?

Ma v...?

  Le mieux c'est de la baiser dans le noir. De fermer les yeux et de la lire.

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23 novembre 2008

Ode à l'Antépénultième Stérilet

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En tes pets,
Nul t'aime:
C' t' air ileite !

Photographie : Jane Fonda by David Hurn ©

23 novembre 2008

Ptose en Prose

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Oh, regarde!
Un homme qui tombe!
C'est beau un homme qui tombe!

Attend.

La nuit,
Obscurs devant ces fenêtres lumineuses,
Assombrissent, éclairent,

Charment la lumière en cette scansion qui s'opère,

Silencieuse.

Déjà descendre.
Des cendres? Non,
C'est la vie qui lentement s'égrène du haut des toits.

Photographie:

©Peter Marlow

23 novembre 2008

On ne se comprend plus.

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Hubert déteste Fragonard qui est tailleur, en ville. Ce dernier (Fragonard), pour un pantalon aujourd’hui, son premier (à Hubert) sans préambule et dans les yeux (aux deux), (Fragonard) lui demanda de quel côté, à droite ou à gauche il (Hubert) portait. La question ! Alors Hubert y s’insurgea : « Je suis pour la suppression des partis ! Il s’agit de tout remettre à plat ! », qu’il beugla, superbe. Et il était fier tandis qu’une incompréhension totale ridait le front teinté d’ignorance crasse de Fragonard. Le tailleur baragouina quelques excuses chantournées et chafouines pour finalement y d’mander dans un de ces sourires tartufes : « ’ Seriez donc un homme de l’hongre ? », suite à quoi y s’esclaffa. Pas Hubert qui fronça les sourcils avec hostilité. Le tailleur se tut, impressionné ; seuls les vestiges salés de son fou rire osaient faire des « floc floc » sur ses belles chaussures cuirées. Le malaise, çà et là, flottait, palpable. Hubert l’éventa de son souffle tiède, bomba le torse, et moralisa : « Vous êtes jeune, vous devriez vous intéresser au monde, à la pensée, ne pas rire ainsi.
_ Mais, j’ai b’soin de savoir ! répliqua Fragonard vagissant.
_ Ne vous obstinez pas ainsi mon P’tit, d’autres l’ont pensé avant moi, songez r-un peu : que l’on soit de droite ou de gauche, on reste hémiplégique ! »
Fragonard pleurait. Les belles phrases, ça l’émeut, mais là c’était d’ son gagne-pain qu’y s’agissait. Hubert, qu’était lui aussi maintenant bien ému voulu l’consoler en citant l’auteur :« Pleurez pas mon P’tit, et c’est qu’c’était un grand penseur, l’Aron !! Pas une « tâche » d’aujourd’hui !!! », kiyigueula en y rossant la colonne.
Fragonard, qu’avait alors autant d’célérité dans l’ verbe que pour retrouver l’équilibre voulu dérider l’ vieux et y lança : « Et si ça marche pas et qu’ça nous r’tombe dessus, il l’avait prévue, la rondache* ? », et y s’esclaffa encore.
Là, Hubert y d’vint vraiment rouge, lui qu’était pourtant antipartite.  C’était cocasse. D’ailleurs, Fragonard ne cessait de s’bidonner. À présent Hubert fumait et on l’évacua alors qu’il commençait juste à écumer.

*rondache = bouclier dans l’antiquité.

Photographie, Une Femme est une Femme, Jean Luc Godard. Anna Karina - Jean-Paul Belmondo

23 novembre 2008

Lui et sa mèche - 1

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Je me souviens qu'elle apparut sans prévenir, déboulant d'une rue dont s'évaporait le son feutré d'un orgue.

Les Envoutantes réinventèrent alors sa silhouette, sans difficultés, achevant ainsi ce féroce tableau qu'était celui de la nuit rentrant en gare.

Vantards et ridicules, certains clignotaient de droite à gauche, laissant à d'autres, de haut en bas, le soin de soutenir ses pas; le chœur, caché et agressif derrière ces lumières, tel une horde de trompettes, la salua fièrement, ne négligeant en aucun cas les martellements irréguliers mais efficaces d'un moteur déraillé. Le vent, lui, était froid comme ses mains à ce moment, et c'est ici qu'il s'amusa avec le brio d'un sculpteur à changer la forme de ses cheveux. Elle naissait d'une obscurité maladive, encerclée par l'émouvant ballet de lanternes glissants à l'infini.

A l'ombre d'un lampadaire et au fin fond d'un trottoir je la guettai, cachant mon visage dans un halo de tabac bleu. 'Veste de velours marron me chuchotait de nombreuses idioties tandis que 'Mèche, cinquantenaire, se laissait aller à me taquiner le front. Mon corps, déployé conte un mur, était posé comme pouvait l'être celui d'un jeune voyou à l'attente d'une quelconque occupation.

"Hum hum" fis-je alors.

...

Au sommet de tout, la Lune.

La belle, même harcelée par ses nuages, s'évertua à se vautrer érotiquement sur le trottoir.

En ça que c'est une chic fille, la Lune!

Photographie : Christina Lindberg

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23 novembre 2008

Le Cheval qui danse

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En un démantibulé cabaret,
Virevoltant, étonnant les talons,
L'étalon tonnant,
Un danseur de ballet!

Photographie : © Alex Majoli

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